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Le coeur sous la peau
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20 mai 2007

Passé décomposé

Tourner la page, se dire que tout ira mieux demain, et vivre comme si le passé n'avait pas d'importance. Comme si rien n'avait de conséquence. Il faut construire, et reconstruire encore. Mais la stabilité de l'édifice n'induit-elle pas de solides fondations ?
Tout cela se révèle tellement plus facile à dire qu'à réaliser. Et pour simplifier la chose, ce que je suis effraie pas mal de monde (pour ceux qui le comprennent, ce qui n'est pas le cas de tous), m'empêchant de l'assumer pleinement. Je porte les stigmates de mes vies passées, celles-là mêmes que j'essaie d'oublier. Mais mes démons ont la vie dure, et mon Mr. Hyde ne semble pas désireux de céder sa place à une nature plus affable et bien-pensante. Comment donc avancer dans ce contexte peu propice au bonheur ?
Je n’ai pas encore la réponse, mais je compte bien ne pas en rester là, et quérir ce trésor si cher à mon être. La lutte est longue, et se gagne bataille après bataille. Par moments, je perds du terrain, cette noirceur en moi reprenant le dessus pour quelques instants, quelques heures, ou quelques jours. Mais elle n’est pas moi.
Je ne suis pas dangereux pour les autres. Je m’autodétruis, bombe organique qui tente de se désamorcer par elle-même, je m’accroche, je souffre, je pleure, je ris, je vis. Mais toujours seul, et en silence. Les autres ne comprendraient, et ne doivent pas savoir, ça ne les concerne pas. Je garde en moi cette douleur, cette lutte utérine avec un inconscient que je renie, et qui a la même force que moi. Ma force. Il rouvre sans cesse les plaies, interdit la cicatrisation. Je cautérise mon cœur béant, le voilà qui saigne à nouveau. Comment faire… comment faire…
Oublier
Non, on n’oublie jamais tout à fait, et essayer, c’est prendre le risque de voir tout ceci resurgir bien plus tard. L’expérience a été tentée, j’en récolte aujourd’hui les effets pervers.
Se forcer
Combien de temps vais-je devoir faire semblant avant d’y croire vraiment ? On s’essouffle, on se décourage, on se dit qu’on n’y arrivera jamais. Non, il ne faut pas se forcer.
Vivre
Voilà le moyen. Se lever jour après jour, accomplir son labeur, penser à demain, et à après-demain. Le préparer seul pour le moment jusqu’au jour où l’on s’y attellera à deux. S’occuper la tête, faire bouger ses jambes. Se donner des objectifs pour le jour d’après et les suivants, et se coucher le soir, satisfait du travail accompli. Sans être janséniste, remplir son devoir avec vertu et rigueur, tant que l’horizon est sombre, et se dire que plus tard, bientôt peut-être, la guerre gagnée, le bonheur trouvé, on vivra d’être heureux, et non plus en espérant l’être. J’aime la vie. J’aime cette putain de vie. Elle ne m’a pas épargnée, mais pour tout le reste, elle vaut d’être vécue, et de durer, tant qu’elle peut. Demain n’est pas si loin, et moi j’y tiens.

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