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Le coeur sous la peau
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10 mai 2007

Il y a des jours où... et il y a les autres

Il y a les jours avec, et puis il y a les autres. Ceux toujours trop long, même en hiver. Ceux qu’on souhaite oublier à peine terminés.
Ces jours-là (heureusement minoritaires en ce qui me concerne), ce n’est pas le poids du quotidien ou la monotonie des tâches à réaliser qui constituent mon fardeau. Ce n’est pas non plus le poids des responsabilités grandissantes dont la contrepartie se fait parfois attendre. C’est encore moins l’ampleur des opérations à réaliser dans une marge de manœuvre limitée, car ceci a davantage pour effet de me pousser au dépassement de moi.
Non, c’est tout simplement le poids de n’être que ce que je suis.
Je m’explique.

J’aurais voulu être un artiste
Effectivement, ce titre bien célèbre me passionne un plus haut point. Il aurait même vertu à me faire penser sur ma condition, indépendamment de tout élément contextuel (si j’avais su… si je pouvais… si… si… si…) En dépit d’un constat amer - qu’il faut néanmoins nuancer compte tenu de ma situation professionnelle plutôt enviable - il manque indéniablement un élément (ou plusieurs) à ma vie pour me satisfaire. J’entends déjà une amie fidèle et parfois trop sincère me dire que je suis un éternel insatisfait. Ce n’est pas totalement vrai. Ni totalement faux. Je suis satisfait de ce que j’ai, mais j’en veux plus. Ce que je veux n’est pas clairement définie, mais certains éléments me permettent d’en circonscrire le périmètre. Avant toute chose, rien ne me plait plus, aujourd’hui, que de saisir ma guitare (telle une femme ?), une feuille de papier, et d’y déposer mes sentiments emmêlés, des notes fuyantes, le tout nimbé d’une mélancolie que beaucoup ne me connaissent pas. Mes musiques expriment mon moi profond, je ne sais composer que ce que je vis, le reste m’est trop étranger pour pouvoir le décrire d’une manière qui me plaise. J’ai envie de tout fuir (mais comment fuir ce monde qui court déjà si vite), ralentir le temps, et vivre de mes envies. Terminer un livre, ou deux, déjà commencés. Écrire des poèmes, pour rien ou pour quelqu’un. Et chanter, pour qu’on m’écoute, pour qu’on me fuie, pour qu’on m’aime, ou qu’on me conspue. Mais exprimer mes sentiments librement, ne plus avoir à les retenir, ne plus les considérer comme une arme dont la lame serait tournée vers moi. Ne plus avoir peur de souffrir de les avouer. Et vivre de tout ce que je suis, mon corps, mon cœur, mon âme, et puis surtout, aimer.

Le code PIN de mon téléphone portable n'est pas une date
J’aime aimer. J’ai aimé d’un Amour puissant, incommensurable (« la mesure de mon Amour, c’est de t’aimer sans mesure ») qui détruit tout s’il est contrarié, d’un Amour pur et aveugle, d’un désintérêt affligeant pour certains, déroutant pour d’autres. De cet Amour déchu, il reste les souvenirs des bons moments passés. Et des autres, que le temps efface bien moins efficacement.
Je ne sais pas ce qui me pèse aujourd’hui.
Est-ce le fait de personnaliser mon téléphone portable avec un fond d’écran sans intérêt, que le code PIN ne soit pas la date d’anniversaire de ma douce ? Que mon bureau ne soit couvert que de cahiers de notes, de feuilles de papier et de stylos de toutes les couleurs et pré-machés, et pas de photo à regarder dans les moments difficiles ? Que la seule idée de rentrer chez moi le soir ne me remplisse pas d’une joie démesurée ? De n’avoir personne à qui penser continuellement ?
Une chose est sûre. J’ai eu tout ceci, j’ai fait tout le nécessaire pour le garder (ce n’est pas moi qui le dit), et aujourd’hui, c’est moi qui ai dû m’en affranchir, car la contrepartie m’a trop coûté. Je ne vis pas dans le regret de mes aventures passées, mais dans l’espoir de pouvoir à nouveau aimer quelqu’un, lui donner tout sans concession, lui écrire mon Amour, lui chanter aussi, décrocher la lune plusieurs fois par semaine pour l’accrocher au-dessus de notre couche, lui prouver toujours davantage que je l’aime, et aussi oublier. Oublier qu’il y a eu un avant, ne pas envisager qu’il puisse y avoir un autre après, et vivre enfin de mes passions : Aimer et le faire savoir.

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