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Le coeur sous la peau
Le coeur sous la peau
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14 avril 2007

Plusieurs mois plus tard

Ca fait plusieurs mois que tout cela s'est terminé, qu'elle a vidé ses dernières affaires des placards, plusieurs mois que notre appartement est devenu mon appartement.
Entre temps j'ai changé d'appartement pour faciliter le passage au lendemain, changé de travail, changé de ville, et surtout changé de vie.

Je venais à peine de terminer ma cure d'anti-anxiolytique, j'avais retrouvé le sommeil, ma joie de vivre, mis 1000 km entre ma nouvelle vie et mes mauvais souvenirs. Elle m'a rappelé. La connasse. J'ai été froid à souhait, lui en ai mis plein la figure. Ca ne sert à rien, mais je veux qu'elle souffre.
"Je ne te souhaite pas le bonheur. Le bonheur ça se mérite, ça se construit jour après jour, et ça se donne surtout. Moi je t'ai tout donné, tu m'as détruit. Tu n'as pas le droit au bonheur.
- Je sais, je ne t'en veux pas de penser ça.
- Tu ne te rends pas compte. Pourquoi tu me rappelles ?
- C'est important pour moi d'avoir de tes nouvelles. Tu es encore important pour moi.
- Je n'étais pas important pour toi quand tu m'as détruit. Toi tu n'as plus de place dans ma vie. Tu avais la meilleure, tu l'as refusée.
- Je ne l'ai pas refusée, insiste-t-elle - va-t-il falloir que je la plaigne bientôt ?
- Si ! Quand tu préférais te faire sauter par un mec qui n'en avait rien à foutre de ta gueule, que tu me racontais vos histoires de cul en détail, et que tu préférais dormir deux heures de plus le samedi matin que de descendre me voir dans notre appartement.
- Tu exagères, je ne t'ai pas exclu de ma vie.
- Non, tu as raison, je servais quand l'autre te faisait pleurer, et pour régler tes problèmes. Financiers entre autres.
- Tu penses que j'étais avec toi par intérêt ?
- J'en sais rien, et je m'en fous. Je ne comprendrai jamais pourquoi tu m'as fait tout ça. Et je m'en fous. Tu ne t'excuseras jamais, et de toute façon, je n'attends plus rien de toi, et la seule chose que j'attends pour toi c'est de ne jamais trouver l'Amour qui te rendra heureuse. Celui-là tu l'avais, et tu l'as sali, bafoué.
- Tu as raison. Mais tu sais ma vie n'est pas facile depuis que t'es parti.
- Je ne suis pas parti, c'est toi qui m'a foutu hors de ta vie.
Elle ne comprend vraiment pas. Pour elle j'étais toujours important ? Mais alors pourquoi mon malheur la laissait-elle si indifférente ? Pourquoi les kilos s'échappant de mon corps, sur le fil de mon sommeil évanescent, et de mon appétit évanoui ne lui donnaient aucun signal d'alarme ?
- Non, je ne t'ai pas foutu hors de ma vie ! Bref, depuis le dernier, je n'ai eu personne. Je refuse même les avances de ceux qui me plaisent. Je m'autoflagèle.
- Je m'en moque complètement. Il est beaucoup trop facile de mettre fin à une souffrance que l'on s'inflige. Quand t'en auras marre, tu pourras te refaire sauter par qui tu veux.
- T'es dur avec moi.
- Je te dois bien plus que ça.

Elle ne comprends rien. Elle a beau me dire qu'elle a changé, je ne vois pas en quoi.
- Et puis c'était indécent, irrespectueux et d'une connerie absolue de me raconter les détails de tes soirées de baise.
- Ben t'avais qu'à venir avec nous, à plusieurs c'est mieux !
- Salope. Tu sais très bien que ça faisait quatre ans que tu criais au viol quand je te touchais. Et moi, venir te regarder en train de te faire sauter par un autre, c'est pas mon truc.

J'ai raccroché. Quelle salope. Il ne faut plus que je lui réponde. Elle ne mérite pas les mots que je lui offre. Je lui ai déjà tant donné. Elle m'a déjà tant volé.

Aujourd'hui ma vie se reconstruit sans elle, et sans tout ce (et celui) que j'ai perdu dans la même période. J'arrive à me convaincre par moment que ma vie me plait comme ça. Que je suis plus heureux tout seul. Mais combien de temps vais-je réussir à tenir sans aimer ? Sans tenir quelqu'un dans mes bras le soir. Sans sentir mon coeur s'élancer, mon visage rougir et ma peau frissonner au contact d'une main amoureuse ?

Je me noie dans mon boulot. J'y mets toute l'énergie que je lui donnais avant. J'ignorais que j'en avais autant. Elle ne voulait pas de mon bonheur - mais elle le veut sûrement maintenant, on reconnaît l'Amour au bruit qu'il fait quand il s'en va. Une autre plus "méritante" y aura droit. Je ne veux pas être un choix par défaut, je ne veux pas faire de choix par défaut.

Je ne veux pas quelqu'un qui ait besoin de moi. Je veux quelqu'un qui ait envie de moi, de ma présence, de mon contact, de tout cet Amour que j'ai à donner.

Mais hélas, il y a plus que des souvenirs qui me lient à elle... Et ces liens là sont légaux et à long terme. Un petit rappel un mois plus tard m'en apportera la preuve s'il en était encore besoin.

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Commentaires
T
Cela sent incontestablement le vécu.La distance au sens propre comme au sens figuré demeure la clef du denouement. En te lisant, on se méprendrait sur le "commun" de la situation, une histoire comme la mienne.
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